Depuis le 1er août 2025, le taux du Livret A est officiellement abaissé à 1,7 %, contre 2,4 % l’année précédente. Cette décision, bien que prévisible, suscite de vives réactions chez les épargnants, qui y voient une perte de pouvoir d'achat et une remise en question de la sécurité qu'offre historiquement ce placement.
Cette nouvelle baisse s'inscrit dans l'historique mouvementé de ce placement réglementé.
Dans un contexte marqué par une inflation moyenne à 2 % durant l’année 2024, cette rémunération apparaît nettement insuffisante pour protéger l’épargne des Français. La promesse de sécurité ne suffit plus à compenser une rentabilité désormais négative en termes réels. Cette évolution pousse de nombreux particuliers à s’interroger :
Faut-il conserver son Livret A ou se tourner vers des solutions plus performantes ? Quels sont les produits disponibles offrant un bon équilibre entre rendement et sécurité ?
Cet article vous propose une analyse complète de la situation, des conséquences concrètes pour votre épargne, ainsi qu’un panorama des alternatives à envisager pour continuer à faire fructifier votre capital en 2025, malgré la baisse prolongée des taux réglementés
Le nouveau taux du Livret A à 1,7 % est entré en vigueur le 1er août 2025, à l’issue de la révision semestrielle menée par la Banque de France. Cette baisse s’explique par l’application de la formule réglementaire qui prend en compte l’inflation moyenne sur les six derniers mois et les taux interbancaires de court terme (en particulier l’€STR). La formule officielle est : moyenne de l’inflation et de l’€STR, arrondie au dixième de point le plus proche.
En théorie, si l’inflation moyenne était de 2,8 % et l’€STR autour de 3,9 %, la formule aurait pu conduire à un taux supérieur à 3 %. Toutefois, le gouvernement a décidé d’activer une clause discrétionnaire pour geler le taux à un niveau inférieur, dans le but de maîtriser le coût du financement du logement social, fortement indexé sur le Livret A.
Cette intervention politique n’est pas une première : elle a déjà eu lieu par le passé, notamment entre 2020 et 2021. Bien que conforme au cadre réglementaire, elle génère des frustrations chez les épargnants qui espéraient un maintien d’un taux plus avantageux. Historiquement, le Livret A a connu des hauts et des bas : 0,75 % en 2017, 0,5 % entre 2020 et début 2022, jusqu'à 3 % en 2023 lors du pic inflationniste, avant de commencer une lente décrue. Cette nouvelle baisse est donc perçue comme un retour à la normale pour certains, mais comme une perte d’attractivité pour d’autres.
Face à une inflation qui grignote le rendement réel, l’épargnant voit sa capacité à préserver son pouvoir d’achat diminuer, ce qui pousse à repenser la place de ce livret dans une stratégie patrimoniale globale.
Le passage du taux du Livret A de 2,4 % à 1,7 % au 1er août 2025 entraîne une baisse directe du rendement pour les épargnants. Un capital de 10 000 € placé en début d’année rapportait 240 € par an, contre 170 € désormais, soit une perte de 70 € sur une base annuelle.
Mais au-delà du rendement nominal, c’est le rendement réel, c’est-à-dire après inflation, qui doit être considéré. Selon la Banque de France, l’inflation moyenne sur l’année 2025 est estimée à 1,3 %, ce qui réduit encore davantage l’intérêt du Livret A. En tenant compte de cette inflation, les 170 € d’intérêts générés ne suffisent plus à préserver la valeur du capital : le rendement réel tombe à seulement 0,4 %, à peine supérieur au seuil d’érosion monétaire.
En d’autres termes, 10 000 € placés aujourd’hui auront un pouvoir d’achat équivalent à 10 070 € dans un an. Ce gain reste très modeste et peut donner une fausse impression de sécurité aux profils prudents, qui croient protéger leur épargne alors qu’ils la font à peine croître. Il est donc essentiel de comparer ce produit avec d'autres solutions plus performantes, tout en maintenant un bon niveau de sécurité.
La réponse dépend principalement de vos objectifs et de votre profil d’épargnant. Malgré la baisse de rendement, le Livret A conserve des atouts indéniables. Il reste entièrement défiscalisé, les intérêts ne sont ni imposables ni soumis aux prélèvements sociaux. Il bénéficie aussi d’une liquidité totale : les fonds sont disponibles à tout moment, sans frais ni délai. Enfin, il bénéficie d’une garantie totale de l’État sur les fonds déposés, dans la limite du plafond légal de 22 950 €, ce qui en fait un outil sûr pour l’épargne de précaution.
En revanche, son taux à 1,7 % est désormais inférieur à la plupart des autres placements sans risque. Le Livret A ne peut plus prétendre à jouer un rôle central dans une stratégie d’épargne à moyen ou long terme. Il s’adresse désormais principalement à ceux qui ont besoin d’une réserve d’argent immédiatement disponible, pour faire face à des imprévus ou des dépenses courantes. Il reste également utile en complément d’autres produits réglementés.
Par exemple, même pour les personnes éligibles au LEP, qui offre un taux nettement supérieur (2,7% en 2025), le Livret A peut être pertinent une fois le plafond du LEP atteint (10 000 €), ou si l’on souhaite diversifier ses supports tout en conservant une grande liquidité. En revanche, pour les épargnants disposant d’une capacité d’épargne plus importante, ou recherchant une meilleure valorisation de leur capital à moyen ou long terme, il devient essentiel de réévaluer la place du Livret A dans leur stratégie. Dans un environnement de taux bas, des solutions alternatives, même faiblement risquées, permettent souvent de concilier sécurité et rendement supérieur.
Plusieurs produits d’épargne réglementée ou bancaire permettent aujourd’hui d’obtenir un rendement supérieur tout en maintenant un bon niveau de sécurité.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consultez tous nos comparatifs avec les autres livrets d'épargne de la place.
Dans ce nouveau contexte, il devient essentiel de diversifier ses placements au lieu de tout concentrer sur le Livret A. Une approche équilibrée consiste à combiner sécurité, rendement et disponibilité. Par exemple, conserver un Livret A ou LDDS pour gérer les imprévus, tout en transférant l’excédent vers une assurance-vie ou un LEP pour optimiser la performance. La clé est d’adapter la répartition de son épargne à son profil de risque.
Un profil prudent privilégiera les supports garantis à 70 %, avec 30 % en placements plus dynamiques comme les fonds patrimoniaux. Un profil équilibré pourra viser une répartition 50/50. Quant aux profils dynamiques, ils peuvent se contenter de 30 % en produits sans risque, pour préserver leur épargne de précaution, et 70 % sur des supports à plus fort potentiel.
Il est également crucial de distinguer épargne de précaution (3 à 6 mois de dépenses courantes, placée sur des supports liquides et sûrs) et épargne de projet (destinée à financer un achat, des études ou une retraite, sur des supports plus performants). Enfin, gardez en tête qu’une bonne stratégie d’épargne repose sur la régularité et l’ajustement aux évolutions économiques.
Le passage à un Livret A à 1,7 % en août 2025 invite tous les épargnants à revoir leur stratégie. Si le Livret A conserve quelques avantages, il ne peut plus à lui seul répondre aux enjeux d’épargne et de protection du capital face à l'inflation. Des alternatives existent, plus performantes, tout en restant accessibles et sécurisées. Pour optimiser vos placements, pensez à diversifier, et n’hésitez pas à consulter un conseiller pour personnaliser votre stratégie. Dans un monde de taux bas prolongés, faire évoluer ses habitudes d’épargne devient un levier essentiel pour préserver la valeur de son patrimoine.